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J'ai toujours aimé les oiseaux. Pourquoi, je ne sais pas vraiment, incapable de le dire clairement ; mais je pourrais passer ma journée, le nez collé à la fenêtre, à les regarder aller et venir dans le ciel, à tourner dans tous les sens avec ce sentiment de liberté absolu qui me donne le sourire à chaque fois. Si ça se trouve, dans une autre vie, j'étais un moineau, ou une autre sorte peu importe. Pour ça que je reste toujours en admiration devant eux, et ça, pendant des heures. Ils me fascinent, et je m'imagine voler dans le ciel avec eux. Je laisse échapper un petit rire en me voyant deux secondes à battre des bras entre les nuages, un sourire aussi bien abruti que béat sur les lèvres. Je me reprends, regard toujours porté sur la fenêtre, les deux mains encadrant mon visage, posées sur mes joues, et les coudes sur la table pour soutenir le tout. Vu l'état mou dans lequel je suis, on me pousse, et je tombe de ma chaise. D'ailleurs, c'est un peu ce qui manque d'arriver quand je sent une main se poser sur mon épaule pour me secouer un peu. « Maé, c'est terminé. » Je fronce légèrement des sourcils, tourne la tête sur le côté, découvrant un Eliott sac sur le dos, affaires débarrassée de sa table. « On devrait avoir plus de temps pour certaines choses. » Marmonné d'une voix quasiment absente. Le blondinet roule des yeux, passe une main dans mes cheveux déjà non peignés et attrape mon cahier et mes bouquins pour les foutre dans mon propre sac. « ça dépend pour qui. Ceux qui vivent dans la réalité, ils préfèreraient que ces deux heures ne s'éternisent pas. Et tu les rends interminables, encore une fois. » il hausse un peu le ton sur la fin de phrase, prenant un faux air contrarié qui me fait doucement sourire. Je me lève à mon tour, jetant un regard circulaire à l'amphi qui c'est vidé en un clin d'œil. Trop concentré dans mon autre réalité, je n'avais même pas vu, ni entendu, la troupe d'élèves qui étaient sortis sûrement en grand fracas de l'immense salle où je prenais mes cours d'histoire. J'attrape mon sac, pose la lanière sur une de mes épaules et me laisse embarquer par Eliott, qui me guide à la Moïse vers la sortie de l'université. « J'aurais dû faire soigneur animalier tu vois. Neuf mois et je vivrais avec les lions. Man and the wild ... » Je lève le poing, fermé quelques secondes, ce qui fait rire mon pote. « Je t'imagine déjà à suer au milieu de la savane. Sexy. » Et il me décroche un regard en biais avec un sourire en coin. « Bon, ciné ? » je secoue la tête. Aucune envie d'aller m'enfermer dans une salle noire alors qu'il fait beau. En sachant qu'à Santa Fe, il fait toujours beau. « Parc, mais je penserai à toi. » Vague baiser échangé et chacun repart de son côté.
Dos posé dans l'herbe, je porte mon joint à mes lèvres, tirant une longue latte. Yeux fermés, une main posée sur le ventre, à fredonner une chanson et le soleil qui tape, je suis aux anges. Il m'en faut tellement peu pour trouver le bonheur. Journée banale, mais que j'appréciais toujours autant. Regarder les oiseaux again, les gens aussi en leur imaginant des vies ; passant de la pauvre femme seule qui c'est fait tromper par son mari le mois dernier, au super héros qui sauve Santa Fe tous les soirs ; sans oublier le gamin qui court derrière son ballon là bas, et qui deviendra sans en douter un futur Einstein. Je pourrais passer ma vie à imaginer le passé des gens. Ça m'occupe, m'empêche de penser à cette vie que je mène, et ces moments de plus en plus troublant qui me taraudent un peu plus chaque jour. Hier encore, je m'étais mis à pleurer devant une émission télévisée sur le Tibet. J'avais craqué, comme ça, quand ils avaient passé des images de ces montagnes et de Lhassa. J'avais eu cette étrange impression. Une sorte de mal du pays, de nostalgie, comme si j'avais déjà foulé ces plaines et que tout me poussait à y retourner sans pouvoir le faire concrètement. Couché en position foetale sur le canapé, à pleurer en sourdine devant le petit écran. Triste spectacle, que je ne comprenais pas. Ça m'échappe, je ne préfère pas me concentrer dessus. Soupire, et je cale le joint entre mes lèvres pour attraper mon portable, envoyant un sms à Joni. « Suis au parc. » Simple. Il viendra ou non, à voir. Latte tirée, je recrache doucement la fumée, essayant de faire des ronds en tapotant d'une main la mesure d'une chanson en tête depuis le début de l'après midi.
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Sujet: Re: Man vs wild •• Joni&Maé Dim 14 Aoû - 15:57
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“ BABY, DETONATES FOR ME. ”
Le cul sur un banc, cette fichue impatience presque palpable s'exprime par maints mouvements divers et variés, les mains frappent ses cuisses en rythme, les pieds tapotent nerveusement le sol, lèvres en action font tourner la gitane entre ces dernières. Incapable d'être en place cinq minutes : cela résume parfaitement Joni. Toujours cette fichue obsession qui le tourmente, le tiraille âme et corps. Sa simple présence est à titre d'observation, à l'affût d'une Posy énigmatique, attendant qu'elle sorte du boulot afin d'aller jouir de sa pause du midi. Et bordel, qu'est-ce qu'elle branle celle-là, à mettre trois plombes pour virer son arrière-train du bâtiment ? Certes, cela vire presque au harcèlement. Depuis la fameuse et peu flatteuse rencontre, il guette le moindre de ses pas, elle l'intrigue d'une façon ô combien agaçante, aussi fatiguant que son cœur qui bat la chamade à chaque fois qu'elle pointe le bout de son nez. Joni se redresse soudainement lorsqu'elle passe enfin la porte, analysant sa démarche d'un œil songeur. Elle est belle putain. Hélas Posy disparaît avec une vitesse fulgurante, seulement quinze secondes de contemplation aujourd'hui. Il se lève, las, observant les alentours un bref instant. « La chienne t'emmerde. » Souffle chaud caressant le creux de sa nuque, Kauko se retourne brusquement, bousculant Posy dans son tourbillon. Elle s'esclaffe, s'en allant d'un air victorieux, et son rire raisonne çà et là avec le vent, ainsi que le bruit de ses talons claquant contre le bitume. « Connasse. » Hurlé sans vergogne en plein milieu de la rue, flask de whisky en main, il en avale une gorgée des plus longues. La brune se retourne, lui mimant un élégant fuck fornicateur. « Connard. » Joni éclate de rire à son tour, tandis qu'elle s'éloigne. Fixé quelques secondes par les passants, la scène typique qui attirent les regards aussi ; deux jeunes s'engueulant à (trop) haute voix, dénués d'une quelconque discrétion. « Le rideau tombe, le spectacle est terminé. » Qu'il crie en levant un bras, clope à la bouche, et un long soupir se fait ensuite entendre. À cran ? Totalement.
« Suis au parc. » Un large sourire illumine son visage, tel un imbécile heureux face à son portable. La solitude est une chose qu'il affectionne, hélas il lui est incapable de résister à l'appel d'un Maé, surtout au parc. Comme une envie d'être un éternel gamin en sa présence ; Kauko ne survit plus, il vit à ses côtés. Non que ce soit une question d'amour, c'est plus particulier encore. Joni soulève sa carcasse du canapé, direction : la chambre. Il enfile un jean foncé et un débardeur large couleur peau, chaussettes/chaussures, très rapidement. Enfin prêt pour s'extirper d'ici. Toujours à errer en boxer à l'appartement, en effet. La pudeur n'entre pas au sein de son quotidien. Joni ramasse un dessin chiffonné sur le sol, scrutant la silhouette joliment tracée sur le papier blanc, doigts caressant quelques secondes la feuille, et il la déchire nerveusement. Laissant les bouts par terre, puis dégage de la pièce. Rails enfilés sur la table basse, et il installe le sachet dans sa poche arrière, gitane ensuite allumée, afin de clore dignement le tableau.
Horizon : Maé allongé sur l'herbe tendre, joint à la bouche, fumée danseuse. Kauko passe une main dans ses cheveux, frottant son crane un instant. Se dirigeant hâtivement vers l'hippie, par chance la bonne humeur re débarque sur ses grands chevaux. Arrivée soudaine, comme d'habitude, Joni balance un ironique : « Je bande », la vulgarité est de coutume, même lorsqu'elle n'a aucun sens. Salutation particulière, dirons-nous. Le principal est qu'ils se comprennent, ouais, à vérifier en fait. Et il s'installant non loin, sur le ventre, les coudes appuyés contre le sol, les yeux scrutant le ciel. Kauko bouge à nouveau, forcément. Tel un gosse, il se pose à califourchon sur Maé, lèvres plaquées contre les siennes un instant, et il redresse son dos. Ça va merde, il y a plus lourd que Joni-la-brindille. « Journée à chier. » C'est reparti. Mission : je raconte ma vie. C'est Joni. Un Joni qui s'avère peu bavard, est un Joni malade. Hélas là, il pète la forme. « Devine pourquoi. » Évidemment, il n'accorde guère de temps à Maé pour lui répondre. « Je me suis donné en spectacle avec la fameuse nana, tu sais ? Devant le peuple, sans vergogne, vociférations et gestes obscènes, rien à branler des gosses aux alentours. » Gestes and co, histoire de meubler sa mésaventure. Joni ressemble à une véritable pipelette hystérique ; comparaison peu flatteuse, certes, mais correcte. Courte pause : flamme illuminant le bout d'une clope. « Ras le bol d'avoir le comportement d'un psychopathe en chasse avec cette garce mal-baisée. » Mal-baisée ou pas, il n'en sait rien ; garce c'est plutôt l'inverse. Néanmoins, Joni préfère employer pareil terme afin d'exprimer la haine qu'il éprouve à son égard. Qu'importe. Qu'elle au diable, Posy ne devrait guère encombrer ainsi son esprit. Normalement : cette place se devait d'être réservée à Maé.
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Sujet: Re: Man vs wild •• Joni&Maé Ven 19 Aoû - 15:50
Journée complétement banale en soi. Réveil un peu difficile pour se rendre à l'université, retrouver quelques têtes connues avec qui passer l'épreuve des quelques heures de cours, et retour à la maison ; ou, choix numéro deux : le parc. Couché dans l'herbe à imaginer des centaines de trucs, les pensées s'enchaînant en cascade, toutes plus folles les unes que les autres. Les yeux pleins d'étoiles, à fumer joints sur joints pour décoller un peu plus. Mon quotidien me suffit amplement même s'il y a toujours cet espèce de vide. Comme un trou béant en plein milieu de la poitrine, qu'on comble avec quelques sourires, quelques histoires abracadabrantes que l'on raconte, que l'on écoute, ou que l'on garde pour soi. Non je ne suis pas malheureux, au contraire. Ma vie est quasiment parfaite, telle que je me l'étais imaginé étant gosse. La quiétude, pure et bête, de rester quelques heures à attendre que le temps passe sans vraiment en prendre conscience. Ne pas se tracasser avec un présent qui dérape, sous le poids d'un passé trop lourd. Kauko me traverse l'esprit à cette pensée. Bizarrement, même s'il reste plein de vie, j'ai tendance à associer problèmes au prénom de mon petit ami. Kauko me fend doucement le cœur ; mais tant qu'il n'y a pas de nom sur le problème, il n'existe pas comme on dit. Il ne se livre pas, continue de sourire et de rire comme un gamin coincé dans un corps de grand, et la vie continue tranquillement son bout de chemin. J'ai beau sentir la tâche sur son tableau, je n'arrive pas à la saisir. Inquiet sans l'être. Cette foutu sensation que tout ira bien, que chaque mauvaise chose fini par reprendre un cours normal. Quand on ne connait pas le problème, on se figure que tout fini par passer. Je garde espoir : si Kauko va mal en ce moment, il ira mieux demain. La roue tourne comme on dit. Je porte de nouveau le joint à mes lèvres, tirant une longue latte dessus, la recrachant en direction des nuages. Comme ma sensation d'étouffement, se plus en plus lourde. Elle s'arrangera toute seule.
Main qui tapote doucement dans l'herbe, visage qui bouge légèrement au rythme d'une musique imaginaire. Le tout m'arrache un sourire et je ferme doucement les paupières, continuant mon petit manège. « Je bande. » Quelques secondes qui s'envolent avant de me rendre compte de l'arrivée de Joni. J'ouvre de nouveau les yeux, tournant le visage vers lui, se couchant ventre sur l'herbe. « Et moi je jouis.» Balancé sur un ton amusé, suivit d'un grand sourire. Joni se redresse, encadre mon torse de ses jambes avant de déposer ses lèvres sur les miennes quelques secondes. Mon joint vient directement remplacer l'impact doux du baiser, coin des lèvres pour une nouvelle latte. « Journée à chier. » Pour changer tiens. Sourire commençant à poindre sur mes lèvres, j'attends la suite qui ne tarde pas à arriver. « Devine pourquoi. » Sous forme de question. Pas la peine d'ouvrir la bouche, je connais le phénomène, je n'aurai pas le temps de partir dans de vaines hypothèses, sûrement trop farfelues pour être réalisables. « Je me suis donné en spectacle avec la fameuse nana, tu sais ? Devant le peuple, sans vergogne, vociférations et gestes obscènes, rien à branler des gosses aux alentours. » Encore elle, forcément. En y réfléchissant quelques secondes, j'aurais pu m'en douter. L'obsession de Kauko, un lien que je n'arrivais pas à saisir pour une inconnue rencontrée au hasard. « Elle t'a remarqué, les autres ont assisté. Quelle importance ? » Vague haussement d'épaules. Chose à noter : nos mouvements respectifs. Pour un mouvement d'épaule de mon côté, on avait eu droit à une dizaine de mouvements de poignet chez Joni. Au final, qu'il se mette à hurler comme une catin sur le bord d'un trottoir en pleine rue, ne m'étonne même pas. Rien de péjoratif dans ma remarque, simplement la seule comparaison qui me passait par l'esprit sur le moment. Le briquet allumé pour embraser la clope m'avait donné les quelques secondes de répits pour glisser une phrase ; tâche effectuée le voilà reparti avec ses gestes, ses histoires. Il me fait rire, à être sur les nerfs sans cesse, à bouger dans tous les sens comme s'il n'était pas visible, ou ses paroles assez claires – quoi que parfois -. « Ras le bol d'avoir le comportement d'un psychopathe en chasse avec cette garce mal-baisée. » Main qui se lève, pour passer sur sa joue, lui ébouriffe quelques secondes les cheveux et je laisse échapper un léger rire, paupières à moitié closes en le regardant. « Alors baise la. Elle appréciera sûrement le geste. » Ironique bien entendu ; pas certain que ça règle son problème. Que Kauko baise à droite à gauche ne m'avait jamais vraiment déranger. Sans être un grand adepte des relations d'un soir à tour de bras, il m'arrivait également d'aller voir ailleurs. Ce qui ne voulait absolument pas dire que je n'aimais pas Joni. Je l'aime, mais la monogamie tue le couple. Voir et revoir un corps, à répétition et uniquement lui est le meilleur moyen pour s'en lasser. Il ne faut pas se donner de limites, surtout en amour. Pour moi, on ne devrait rien avoir à interdire là dedans.
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Sujet: Re: Man vs wild •• Joni&Maé
Man vs wild •• Joni&Maé
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