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MessageSujet: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptySam 13 Aoû - 14:32

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“ Comic strip. ”

La chambre est quasi-sombre, Joni est installé sur le sol, en tailleur, comme un gamin frôlant l'angoisse. Le briquet claque, enflamme le bout d'une gitane, illuminant un court instant son visage. D'humeur songeuse, la jolie gueule de cette nana s'impose à son esprit, encore. Putain, Kauko ne souhaite y penser, et pourtant c'est plus fort que lui : elle est omniprésente cette garce. Il faut l'évacuer. Ainsi Joni empoigne une feuille, armant ses doigts d'un fusain, et d'un geste nerveux, vif or efficace, il dessine cette silhouette ô combien ravissante. Un talent incontestable, hélas c'est le don qu'il cache. Caressant le papier blanc pour créer les ombres, accentuer certains traits. Le sentiment qui l'envahie est étrange : à dernière nouvelle il ne l'a croisé qu'une unique fois, néanmoins Joni connaît parfaitement le moindre détail, la moindre courbe filiforme de cette jeune-femme. Obsession malsaine. Il scrute le dessin d'un œil malheureux, la réalité dans l'abstrait ; elle est là, marchant d'une allure hautaine, parfaitement transcrite sans pour autant qu'elle soit précise, telle un ectoplasme prêt à bouffer l'âme d'un pauvre mec, comme lui. Et il chiffonne l'œuvre, la jetant avec violence contre le mur d'en face, murmurant un acerbe : « Connasse. » Douleur incompréhensible, et cette fichue question le tourmente : c'est quoi ce bordel ? Des choses clochent avec son existence, et son entourage affirme qu'il perd la boule, qu'il devient dingue. Peut-être, peut-être pas. Qu'importe. La vérité est cependant là : Kauko souffre d'une façon incommensurable et muette, sans pour autant arriver à distinguer le pourquoi. Et merde cela le hante, il en cauchemarde la nuit, il en pleure le jour. Une ombre parmi les ombres, lancinée par une putain parmi les putes. Triste tableau. Tel cette aiguille qu'il retire du creux de son bras. Courte cure à dix-huit ans pour cocaïnomanie, d'une inutilité ahurissante, puisqu'à l'heure actuelle Joni vire héroïnomane. Maé lui répète sans cesse qu'il s'atomise lui-même avec ces conneries chimiques, Joni n'en a que faire, il s'en balance. Chacun son échappée belle. Ô certes, cela l'assassine à petit feu. Idem : Kauko préfère subir la fatalité plutôt que régler le problème. Écouter ses désirs plutôt que sa conscience (si d'ailleurs il en possède une).

Ses lèvres se plaquent doucement contre celles d'un Maé stone, tout en lui ébouriffant les cheveux, c'est connu : Joni est casse-couilles. Il lâche un : « Je dégage » en prenant sa veste. Kauko est évidemment guère le copain rêvé ; Maé s'en rendra bien vite compte. Il n'a pas quitté sa chambre de l'après-midi, et lorsqu'il daigne enfin l'approcher, c'est pour lui annoncer qu'il s'en va voguer ailleurs le temps d'une soirée. Malgré ça, ils ont trouvé le bon compromis : couple libre, à bat la chiante monogamie. Ce qui leur convient nickel. C'est clair, surtout pour les deux spécimens en question. Prônant à leurs manières respectives la liberté. Des exemples d'anarchie douce. Il grille une gitane une fois dehors, observant le ciel en se déplaçant, bousculant une vielle dame par manque d'attention. Elle rumine faute d'un Kauko qui n'applique guère la politesse. Il en a complètement rien à battre en somme. Face au Club Alegria, obligé de présenter sa carte d'identité, ce qui lui fait cracher un adorable : « Putain » de circonstance. Non que cela concrètement l'emmerde, il en a juste marre d'être toujours rabaissé au rang d'adolescent. Marre de faire plus jeune que son âge. Certainement dû à son physique aussi, une brindille, grand mais maigre, et une figure un brin juvénile. Quoi qu'il en soit : sa fichue fierté en prend un sacré coup à chaque occasion.

La musique vrombit dans tous les sens, et frappe ses oreilles. Le cul nonchalamment posé sur un de ces hauts tabourets, accoudé au bar, il commande deux doubles whisky. Un pour lui cela va de soi, et un pour une Ariel qui ne devrait tarder à montrer le bout de son nez. Et si elle ne le boit pas, Joni s'en chargera à la limite. Cuver tel l'ivrogne du village dans un roman irlandais, c'est scandaleusement la routine. Elle débarque enfin, il commençait vraiment à se faire chier, grosso modo c'était ça son souci auparavant. Effectivement, Kauko traîne Ariel un peu partout où elle n'irait guère en règle générale. Baiser déposé sur sa joue, et il lui propose de prendre place à ses côtés. « Bonsoir. » Formulé en faisant sauter ses sourcils un instant, léger sourire en coin ; Joni est bourré de mimiques diverses et variées, qu'il exécute souvent sans en être au parfum, habitude/manie. Il fait glisser le verre en direction d'Ariel d'un simple geste, trempant ses lèvres dans le sien, et pouffe de rire ensuite. Pas de raisons particulières à cela. Que dire ? Mis à part : c'est Kauko. Faut le prendre comme il vient : à la dérive.
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Ariel Lutwidge Cheshire

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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptySam 13 Aoû - 16:25

“ an end has a start ”


La maison était vide, encore. Silencieuse, comme toujours. Je me levais dans cette froideur incomparable et me dirigeait vers ma chaine hi-fi et de glisser le disque de Wish You Were Here. En boucle. 1oh13, j'étais déjà debout. Habilement, d'un geste habitué, je pris une cigarette entre mes doigts fins avant de la porter à mes lèvres et saisir mon zippo, négligemment posé sur ma table de chevet et de faire rouler la pierre dans son bruit si particulier, sentir l'odeur de souffre en même temps que la chaleur de la flamme et finalement, approcher l'objet de son désir et le faire bruler, s'encrassant les poumons, soufflant cette fumée bleutée singulière à la clope. 1oh13 et j'étais encore en sous-vêtements. Je passais devant le miroir de mon armoire et observait attentivement mes côtes, qui commençait doucement à se dessiner sur ma peau pâle. Je passais lentement mes doigts sur mes os. Rien. C'était comme d'observer une autre personne, et non mon reflet. J'avais l'impression de mourir un peu plus chaque matin, c'était un sentiment incroyable. Incroyablement destructeur. J'ouvris les portes de mon meubles et dévoilaient autant de vêtements qui auraient pu habiller toute une famille. Rien que mes sous-vêtements en noirs que je portais aujourd'hui coutait le prix d'un repas. Ma vie n'était pas faite, elle était refaite. Toutes les coutures avaient été observés, que l'on ne paraisse sans défauts... Que ce soit la réalité ou non importait peu, tant que les autres y croyait. Croyaient qu'on était mieux qu'eux. On est tous aussi misérables et pathétiques les uns que les autres, à vouloir affirmer une supériorité sur des paramètres dictés par ceux, et seulement ceux, qui pourraient être en mesure de remplir ses conditions. Je saisis un débardeur en dentelle blanche, qui laisserait sans doute plus voir de peau que de tissu, un short taille haute en cuir, une veste de la même matière, dont je remonterais élégamment les manches sur mes coudes, et des bottines assorties. Je posais le tout sur mon lit, aligné, avant de faire voler ma cendre grisâtre au delà de la fenêtre. J'écrasais mon mégot et descendit les escaliers, sans prendre la peine de m'habiller, il n'y avait jamais personne. Un plateau trônait sur la table, que je jetais sans remords, avant de faire bouillir de l'eau, observant les murs blancs de la cuisine en marbre. Aucune tâche, rien, comme si on ne cuisinait jamais là. Un sol impeccable, une vaisselle faite, aucune trace de vie. Si je n'habitais pas là, j'aurais sans doute cru que la maison était abandonnée, ou à vendre. Je fis couler une tasse d'eau brulante et y mit un sachet de thé, avant de remonter avec, jusqu'à ma chambre. Il était encore tôt. Je m'allongeais à côté de mes vêtements choisis et fermait les yeux, cherchant un échappatoire.

J'ouvrais les yeux, perdue. J'avais décidément trop mal dormi cette nuit pour m'assoupir de la sorte. Dès que mes paupières se fermaient, c'était la porte aux cauchemars qui grinçait doucement dans mon subconscient. Je m'étirais et me levait, regardant l'affichage numérique de mon réveil. 17H48. Parfait. Je n'aurais pas à subir des heures et des heures de... je ne sais même pas ce que j'aurais pu faire, je sais juste que cela aurait sans aucun doute été ennuyeux, même si la soirée en perspective n'étais guère à mon goût, cela restait Joni, et je ne pouvais pas pas lui refuser quelque chose, c'était comme ça, c'est tout. J'enfilais ma tenue et passait mes breloques habituelles : sautoir, innombrables bagues, boucles d'oreilles. Je préférais que l'on me parle de mes accessoires que de moi-même. Maquillage fait en quelques temps. Je tressais mes cheveux sur le côté avant de passer un élastique noir et prit la peine de prendre une photo. Je mettrais mon blog à jour en rentrant, je ne comptais pas passer des heures à boire pour rentrer en vomissant des litres d'alcool dans les buissons de mes voisins. Je glissais tout de même mon réflex dans mon sac et le prit sur mes épaules, après y avoir glissé mon paquet dont j'avais extrait une cigarette que j'allumais sans peine avant de glisser mon zippo dans ma poche. Mon iPhone vibrait lentement dans l'autre et j'observais l'écran : 19h44. Je mettais toujours longtemps à me préparer, tout simplement parce que tout mes gestes étaient lents, morts, forcés. Je soupirais et me mit en marche vers le club, j'avais besoin de l'air frais sur mes jambes dénudées, pour me rappeler que j'étais encore vivante, et que je devais agir comme telle.

Je passais la porte du club après avoir montré ma carte d'identité, cherchant Kauko des yeux. Je n'eus pas de peine à le reconnaître, accoudé au bar. Je me faufilais entre les personnes présentes et le rejoint non sans peine. Je fis un léger sourire lorsqu'il me déposa un baiser sur la joue et je me contentais de passer une main sur son bras, avant de saisir mon verre. Je l'entendis rire, n'y prêta pas trop d'attention, je commençais doucement à m'habituer à ces excès de bonheur, qui me semblaient être plus de la folie qu'autre chose. C'était impossible d'être si heureux, non ? « Je t'ai fait attendre ? Désolée. » Je fis descendre une petite gorgée de whisky dans ma gorge, ce qui réchauffa mon organisme tout en ayant un frisson singulier dans l'échine. « tu vas bien ? » Une question polie, non pas que la réponse m'intéressait particulièrement, il allait toujours bien. Je ne savais juste pas comment agir, de quoi parler, je n'étais pas habitude à la race humaine, j'étais perdue quand il s'agissait d'une quelconque forme de relation. Si quelqu'un me demandait le prénom de mes parents, ou leur âge, je ne saurais que répondre. L'humain ne m'intéressait pas. Joni, lui était un spécimen, c'était sans doute pour cela que je l'aimais bien.
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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptySam 13 Aoû - 19:15

“ Comic strip. ”

Il fait valser le liquide râpeux, en tournant légèrement le verre entre ses doigts, observant le mouvement, en bug. C'est seulement au moment où le barman frappe sur le comptoir pour recevoir son dû, qu'il extirpe Joni de sa rêverie transitoire. Sans y réfléchir d'avantage : il jette la somme vers le mec. Kauko bloque souvent sur des détails quotidiens, comme le ciel tout à l'heure. Bien qu'il demeure toujours en action, dominé par une certaine hyperactivité. En effet agaçante à la longue, hélas c'est plus fort que lui : faut qu'il bouge, il n'est pas capable de rester en place cinq secondes. Ça l'angoisse limite. D'ailleurs, les individus d'un naturel placide n'arrivent guère à saisir une personne type Kauko. Et vice versa d'ailleurs. C'est ainsi. Qu'importe, chacun sa façon de vivre. Certes, celle de Joni est des plus dramatiques, entre alcool, drogue, harcèlement, dépression, et conneries enchaînées à une vitesse hallucinante. L'exemple parfait d'une décadence autodestructrice. Telle une putain de tumeur le rongeant avec ardeur, sans réussir à exercer une quelconque force sur cette dernière, ainsi elle continue son chemin, triomphante. Toutefois il a choisi cette option, Joni ne peut s'en prendre qu'à soi-même maintenant. Il n'a plus que ses yeux pour pleurer. C'est triste, c'est con, ceci résume notre chère chienne d'existence. Ça le flingue. Cependant, il garde un léger sourire, il faut entretenir l'image. Surtout entretenir l'image. Joni préfère porter un masque, c'est plus facile. Dévoiler l'âme sombre qu'il installe méticuleusement en cage depuis tant d'années, l'anéantirait sans crier gare. En réalité : ça le bouffe également ce macabre silence, ce mutisme enchaîné n'importe comment. Il n'y a aucune échappatoire, kit de survie, roue de secours. La souffrance le crèvera, explosera sa bulle, à un moment ou une autre. Ce n'est qu'une question de teaming. Une sorte de garantie dégueulasse, service après-vente via l'enfer : quelques années ou quelques mois. Joni coule vers la dépression frôlant les tendances suicidaires, ça c'est le véritable Kauko, l'homme sans peinture. Appuyer sur le bouton off, ôter les piles, foutre sa vie en l'air, cela choquerait son entourage qu'il s'exécute lui-même, alors qu'en vérité : c'est totalement prévisible. Une preuve tangible donc : sa supercherie fonctionne du tonnerre de Dieu. Sauf qu'il s'y perd. Subséquemment, il est probable qu'une nuit Joni pète un câble, et explose en direction du funeste non-retour. Triste constat. La solitude est souvent propice aux sinistres réflexions, les pensées se cognent entre elles, se fracassent contre les parois d'un esprit beaucoup trop brouillé. Comme un manque de réseau, les informations n'arrivent qu'à moitié, se mélangent, interférences créant un bordel insondable, foutant un coup de blues à Kauko. Qu'il s'empresse de camoufler en saluant, sourire en coin, une cliente très habituée. Les prunelles glissent vers les basses courbes de la jeune-femme lorsqu'elle s'éloigne, et ses sourcils sautent à légère. Autant l'avouer, Joni n'est pas indifférant à cette beauté féminine, et sans vergogne, il le dévoile avec les yeux licencieux. Voyeur assumé ; il est connu pour baiser du regard. Remarque : baiser au sens propre du terme, pareillement. Physique et sans issue, Kauko incarne convenablement ce terme. Toujours une question de déchéance : abuser des plaisirs, satisfaire le moindre désir, à outrance.

Ses pieds tapotent nerveusement les barres du tabouret. Shit, en plus d'être speedé, il est impatient. Une plaie béante ce mec parfois. Ariel surgit enfin, Kauko est emplit d'une vague réconfortante, l'attente est terminée. « Je t'ai fait attendre ? Désolée. » En effet, néanmoins Ariel est d'une douceur telle, qu'il lui est impossible de lui mettre un tord sur le dos. Visage angélique, poupée brisée, princesse déchue, une lolita arrachée d'un comic strip fantasque. Kauko apprécie sincèrement cette nana, qui plus est : elle l'intrigue ô combien. Ce n'est guère le genre à qui il ferait la cour, avec une ambition libidineuse en tête. Trop particulière pour recevoir pareil traitement ; il n'oserait pas. « J'ai l'habitude. Maé en bon hippie débarque sans cesse en retard. Si encore, miracle, il daigne débarquer. » Raconter sa vie (accessoirement celles de ses proches aussi) est un passe-temps chez lui. On s'y habitue vite. « Tu vas bien ? » Simple politesse, car la réponse est évidente, elle pue à quinze kilomètres à la ronde. Même si une phase est dénuée de sincérité. Oui, Joni va bien en un sens, sur l'instant présent. Mais profondément : c'est une autre paire de manches. « Parfaitement, et toi ? » Phrase jetée avec une fine risette scotchée sur les lèvres, accentuant la crédibilité. Il termine son verre d'un trait, lui réchauffant ses entrailles. Le briquet claque, énième gitane enflammée à la bouche. Longue bouffée, et Joni crache la fumée vers Mlle Cheshire. « Qu’est-ce qu’Ariel raconte en cette putain de belle nuit ? » Phrase jetée en basculant doucement la tête sur le côté, un sourcil soulevé, ton exagérément enthousiaste.
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Ariel Lutwidge Cheshire

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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptyMar 16 Aoû - 15:35

“ an end has a start ”


Je suis pas utopique, je sais qu'on est tous des putains de ratés sans avenir et moi je régurgite ma haine sur la race humaine. Je déteste le monde et le sentiment de pas y appartenir, je déteste me donner un semblant d'humanité, j'aurais préféré naître de fer et de plomb, ne pas avoir le cœur brisé à chaque seconde et vivre ma vie tel un automate sans cœur. A bien y réfléchir, nous étions tous déjà programmés. Naître, aller à l'école, trouver des ami(e)s, aller au lycée, à l'université, trouver l'âme sœur, se marier, travailler, avoir des enfants, les voir grandir, croupir dans un hospice en attendant nos derniers instants, à regarder notre vécu et se dire « enfin ». Un léger écart des plans prévus semblait être une étrangeté sans pareil, un extra-terrestre presque. Une curiosité pour les autres, que de faire les choses seules. Non, nous ne somme plus assez forts pour vivre par nous-mêmes, nous avons besoin de faire-valoir pour nous rassurer, qu'on est pas si nuls que ça. Quelle ironie, quelle blague. La jeunesse me donnait envie d'éclater d'un rire jaune, de finir en pleurs devant tout ses groupes aussi hypocrites les uns que les autres, à s'aimer et se poignarder sans répit, comme si cela leur fait du bien, ça les amuse. Les vicelards. Ces adolescents impurs deviendront des avocats véreux, des politiciens qui mentent comme ils respirent, des arnaqueurs, les meurtriers des rêves, les tueurs d'idées révolutionnaires. Drogués à la thune, ils ne sauront même plus reconnaître la réalité, les poches plein d'une cocaïne coupée en billet vers. C'est pour ça que quand on est jeunes, on veut le rester, je veux pas grandir, qu'ils disent tous. Vient l'adolescence, les envie de pouvoir et de baiser le monde, dans les deux sens du terme. Je veux être majeur, je veux être majeur, qu'ils se mettent à gueuler. Ça me fout la migraine de les entendre hurler, et je voudrais tous leur faire éclater la boite crânienne d'un coup de feu. Regarder leurs prunelles vides. Tu vois ce que ça fait ? La population m'empoisonne, me fait crever un peu plus chaque seconde et m'exténue, me bousille le cœur. Ils me donnent la gerbe. La tragédie, c'est que l'enfer ne finit jamais, il me brûle chaque parcelle du corps, douloureusement, mais je ne me consume pas. Je dois être patiente, ça arrivera. « Souviens-toi que tu es né poussière et que tu redeviendras poussière »

Joni va bien, Joni va toujours parfaitement bien dans cette misère. Je me contente de hausser les épaules, balayant la réciproque de ma question. Que j'aille bien ou non, je n'en sais rien, et tout le monde s'en fiche. C'est le meilleur des mondes. Il rayonne sournoisement entre les abîmes et les erreurs de la nature. Il nargue les misérables avec son sourire. Et quand on le regarde, on l'admire, on l'observe à s'en brûler les yeux par tant de charme. Et pourtant, pourtant, quand je vois sa grimace de bonheur, la seule chose que je m'autorise à parfois penser, c'est que c'est un connard. Un putain de connard. Parce qu'il est heureux. Le visage impassible devant tant de mauvaises pensées, j'envoie l'alcool valser dans mes organes, après avoir chaudement coulé dans ma gorge. Les souvenirs de soirées trop longues que l'on a passé un vers à la main, sur le bureau, faisant tourner et tourner le liquide dans le verre. Je pouvais passer des soirées à boire, seule. Après tout, je ne risquais que ma vie. Je lui souris. Je l'aime bien tout de même. Il me donne l'impression d'être spéciale, parfois. Je repousse toute forme de délicatesse et m'aventure dans les questions qui fâchent. Les solitaires n'auront jamais de tact. « Tu le baises exclusivement maintenant, ou tu continues de jouer ? » Aucun sourire. L'attente d'une réponse. Une curiosité mal placée. La jouissance des ragots, de la cour du roi au clubs pour jeunes, c'est le même topo. Savoir, avoir le contrôler, manipuler, tenter de s'en sortir. Qu'est-ce que je raconte ? Rien. Parce que rien ne vaut la peine d'être vécu, on se heurte et on se fait du mal, tous, croyant que c'est la bonne chose à faire. Foutaises. Foutaises. La musique m'assourdit, me fait monter le sang dans les tympans mais le pire est le ton enthousiaste de Joni qui donne la gerbe. Moi j'aime pas ça, j'aime pas les gens heureux, parce que je serais jamais comme eux. Ça ressemble à une secte. Et je sais que j'appartiens pas à ce monde, ni à ses groupes, non. Un jour, je m'évaderais, la corde au cou. Et je serais enfin ailleurs. « Ariel s'ennuie, elle voudrait retourner chanter avec un homard sous l'eau, si tu savais. » Noyade en perspective. Être submergé par le démon et ne plus rien comprendre, se confondre dans la mort et enfin, être soulagé. Libre. Pour la première fois, lors de notre dernier souffle, quand notre cœur, gorgé de sang, finit par s'abandonner.
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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptyMar 16 Aoû - 17:45

“ Comic strip. ”

Ça le fait bander ce bordel, son business se résume à cette nature : jeunesse décadente. Les gens se déchirent la gueule avec tant d'ardeur, prônant une inconscience néfaste, ils débarquent au feeling, sans se soucier des répercutions possibles. Kauko s'en balance. Il écoule sa came, si un mec crève d'une overdose ensuite, ce n'est plus son problème. Les affaires sont les affaires ; la suite des évènements est une autre paire de manches, dont il s'en fout éperdument. Le sentimentalisme n'est guère conseillé en qualité de dealer. Car lui-même se retrouverait au sein d'une merde fracassante si ses fournisseurs s'avèrent insatisfaits, faute d'un crédit qu'il accorderait à un toxicomane à sec. Qu'il se bouffe dans son envie, Kauko n’est pas miséricordieux, enclin à la pitié. Tu n'as pas la thune ? Va donc crever. Ça fonctionne ainsi. La lois de la rue, sale odyssée du bitume, comme certains surnomment ce concept. On est tous des putains de clebs, tu mords ou tu te fais mordre, tu bouffes ta queue ou celle du voisin, des fichus animaux mimant la civilisation. Dégueulasse. Joni est enchaîné à cet univers trash, cette jungle incarnant la dernière métaphore de l’offense. Boucle infernale. Ce ne fut pas par plaisir, ô non. Besoin vénal en réalité : se faire du fric. Déjà habitué à pareil milieu auparavant, il s’y est simplement engouffré en bonne et due forme, afin d’entretenir son éducation, payer l’université et ses frais, sa portion du loyer, sa consommation personnelle. Certes, Joni aurait pu exercer un emploi légal, toutefois il est plus à l’aise au-dessus des règles. Chacun son truc. Enfin quoi qu'il en soit, ce soir il n'est guère présent pour le boulot. Simple rendez-vous, avec cette Ariel et ses interrogatoires abracadabrants. Tant mieux. Kauko savoure les discussions indisciplinées, celles où tu craches tes phrases dépourvues d'une pudeur lassante. Elle bazarde toujours la question qui fâche, Joni swingue avec ses réponses timbrées, parfois acerbes. Les conversations entre deux désaxés sont aussi absurdes que surprenantes. Des allumés au pays des allumés. Joni est un putain d'écorché vif, une créature indomptée, propice à la connerie grossière, et en proie aux tourments du passé. Ariel est plutôt marquée d'une douleur profonde, encrée tel un tatouage sur sa peau, qu'elle masque avec finesse. En définitif, ils se correspondent sur leurs points cafardeux. Seulement une souffrance qui se manifeste d'une façon ô combien différente. Néeamoins la certitude est omniprésente, ils sont paumés, exilés, propulsés ailleurs. Toutefois ils jouent la comédie, alignent les masques colorés. Dans le but d'éviter qu'on discerne le 6.35 pointé sur leurs tempes. En revanche, Ariel est plus apte à s'exprimer que Kauko, lui il a jadis éradiqué cette option. Qu'importe. Joni traverse son existence au pif, appliquant l'expression : Qui vivra verra.

Elle sourit légèrement, il l'accompagne un instant. Commandant à nouveau deux verres. Il accumule les défauts, mais s'avère occasionnellement généreux comme mec ; il a ses moments. « Tu le baises exclusivement maintenant, ou tu continues de jouer ? » Page de la politesse tournée, le véritable chapitre débute enfin. Il pouffe de rire, clope à la bouche, en envoyant valser le paiement en direction du barman. Ses pensées se dirigent quelques secondes vers Maé. Il est vrai, Joni n'est guère capable d'accorder son temps, son cœur à ce dernier. La monogamie/autres conneries conjugales et universelles, il s'en branle. Ce n'est pas son optique. D'ailleurs, c'est à se demander ce qu'il fout encore avec son hippie légendaire. Lui même s’interroge sur le sujet parfois. Malgré cela, Maé lui offre inconsciemment une quiétude apaisante. Il calme Joni, ce qui relève du miracle, avec ce môme ambulant et hyperactif. « Je ne réserve jamais d'exclusivité. Le jeu étant plus attrayant, surtout celui de la baise. » Palme du raffinement. Certes vulgaire, or honnête. Long soupir, et il aiguise un énième sourire en coin, faisant tourner le verre entre ses doigts. « Quelqu'un t'as récemment déshonoré ? Cela me briserait l'échine que tu t’intéresses à ma sexualité simplement par jalousie. Frustration. » Les sourcils se soulèvent, et d'un ton exagérément compatissant, il surenchérit en tenant compte d'une ironie agaçante : « C'est tellement tragique une nana à l'égo du pieu inassouvi. » Connard, ce n'est qu'un connard. Blague/allusion de mauvais goût, il est au courant. Kauko adore faire ça, gonfler les gens en accentuant un propos abordé, à l'aide d'une remarque lourde et désobligeante. Joni est emmerdant, c'est de notoriété publique à la longue. Brise-burnes professionnel, il a son brevet en la matière. Pas méchant, juste chiant ; Petit con. Et il ingurgite une lampée de whisky, dégustant la saveur râpeuse et délicate à la fois de l'alcool. « Ariel s'ennuie, elle voudrait retourner chanter avec un homard sous l'eau, si tu savais. » Son rire jaune raisonne soudainement. « Ariel est totalement siphonnée. » Et c'est le dingue du quartier qui ose dire ça, le comble. « Pour reprendre les paroles de Ferré : Je ne m'arrête plus quand je vois la folie. » À prendre ou à laisser. Joni jette ça tel un compliment, ce qui est le cas, du moins selon son avis. L'absence de raison est délectable.
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Ariel Lutwidge Cheshire

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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptyJeu 18 Aoû - 19:44

“ an end has a start ”


Les gens heureux, c'est toujours les mêmes. C'est presque un don, le bonheur. Je dois être née maudite. C'est comme d'appartenir à une secte, de toujours sourire. On nargue les autres et on leur vomit notre vie dessus. Regardes un peu comme ma vie est meilleure que la tienne et autres conneries superficielles. Si les gens cherchaient à comprendre leur vies, ils riraient moins. Mais on est comme ça, on aime bien se créer des problèmes pour se donner de l'importance. C'est l'une de nos fantaisies, créer des évènements qui nous semblent incongrus mais auxquels on a déjà trouvé solution. On peut embellir nos anecdotes et rendre toute notre vie plus belle, plus rose mais cela ne reste qu'un filtre coloré qui ne change en rien l'horreur de ce qui nous attend derrière la porte de notre chambre, à chaque minute de notre vie. Les gens sont devenus des monstres pour moi, comme si j'étais éternellement dans un bad trip d'acide en permanence. Leurs sourires ressemblent à des personnages de dessins animés exagérés, j'ai peu des gens comme les enfants ont peur du croque-mitaine et je sombre doucement vers la folie. La musique me défonce les tympans, si bien que je ne peux plus réfléchir. C'est sans doute pour ça que les gens aiment tant cet endroit, tu ne peux pas penser à des soucis, t'es juste une personne un peu conne, comme ton voisin et t'attend que le moment se passe. T'attends que la vie se passe. Tu hais les autres, parce que c'est plus facile que de voir que c'est toi le problème. On fout les pieds dans le plat sans comprendre ce qu'on fait. Joni commande deux autres boissons et j'apprécie le contact du verre dans ma paume. Il répond du tact au tact. Vulgaire mais franc, alors peut-on réellement lui reprocher quelque chose ? Je prends deux gorgées, qui m'aideront à oublier et je le regarde, droit dans les yeux. J'aime mettre les gens aussi mal à l'aise que je le suis, ça m'aide à vaincre mes démons. Ça m'aide à me vaincre. De me sociabilité, ça détruit mon essence et ça viendra à bout de moi. Je vais pas me suicider, c'est le monde entier qui aura appuyer sur la gâchette. Parce que tout est contrôlé, crypté, comme un roman d'anticipation contre-utopiste, quand les machines ont pris le pouvoir. Sauf que c'est déjà le cas, parce que l'homme est devenu machine. « Et t'es heureux ? » Question à la con. J'attends sa réponse, qui me fera sans aucun doute rire mentalement sans qu'il ne le voit derrière mon mur de glace. Il fait des hypothèses, poses des questions, soupçonne. J'aime pas faire ça, parler de moi, de ce que je ressens. Alors je laisse échapper un rire et reporte mon attention sur lui. « Non. » Simple, clair et net. Je ne m'étends pas. Pourquoi faire ? Des futilités banales et dont on se lasse bien vite. Il lance une remarque sur la vie sexuelle des femmes et je me mets à sourire. « parce que tu t'inquiètes de l'égo des nanas au pieux toi peut-être ? Je croyais que tu t'occupais que de ta baise. » Regard suspicieux, aucune autre mimique. Less is more. Il rit, mais j'ai pas du tout envie ce soir. Je fais glisser une gorgée de whisky entre mes lèvres alors qu'il a l'air chanter une ode à ma folie. Je suis pas folle, je suis triste. Peut-être que les deux idées se rejoignent. Je hausse un sourcil. « Et c'est moi la tarée ? Soit, venant de toi, c'est un compliment si je ne me trompe. » Passer aux rayons X, le Joni. C'est si facile de le voir, il abuse et abuse de fausses manières et grimaces, de citations et de verres. Il abuse de la vie et la vie abuse de lui, elle la baise comme elle nous baise tous mais on en sort, au dernier souffle, en disant qu'on l'a bien dompté, cette connasse de vie. Foutaises. Naïfs. Une illusion constance de contrôler quelque chose, parce que ça fait tellement de bien de se dire que l'on domine. Le monde est une fantasmagorie. Qui finit mal.
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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptyVen 19 Aoû - 17:55

“ Comic strip. ”

« Et t'es heureux ? » La question à dix milles dollars. Non Kauko n'est pas heureux, qui est réellement comblé par sa fichue vie ? Personne, la réponse est simple. Il y a constamment un truc qui cloche. Quoi qu'il en soit : Joni mime un long fleuve tranquille lui, au lieu d'assumer sa déchéance et sa dépression, et en parler ouvertement. C'est plus facile. Faire croire l'impossible à son entourage. Et le Monde gobe sa comédie. Tant mieux, c'est le but recherché. « Cela me convient. » Le nez se froncent légèrement ensuite. C'est sûr qu'en un sens, cela lui convient. La façon d'exister est totalement appropriée au spécimen. Le putain de problème se situe juste sur un autre point. Connasse de douleur incompréhensible, il n'arrive guère à distinguer la cause, l'analyser avec exactitude, et ça le rend dingue. Fichue question sans réponse. Interrogatoire forcené sans résultat. Il tourne en rond, au sein d'un bordel insondable, cercle vicieux. Tomber ainsi dans la gueule du loup, c'est de mauvais augures ; elle va le dévorer à belles dents. Hélas, il pense avoir sauté à l'intérieure de son propre libre arbitre. D'un côté, c'est le cas. Mais d'un autre, s'il était au courant qu'en réalité, les relents d'un passé oublié sont également les précurseurs de sa funeste chute. Les choses seraient peut-être bien différentes. Certes, comme beaucoup, il est tourmenté par cette impression de déjà-vu. Cependant, jusqu'à imaginer qu'une ancienne vie pourrie s'est déroulée, la marge est gigantesque. Et pourtant. Cela dit, en vue des évènements zappés, il est surement préférable qu'ils demeurent dans l'ombre. « Non. » Joni s'esclaffe, à nouveau. Le casse-burnes professionnel. « C'est dramatique. » Sourcils qui se soulèvent, et il pince sa lèvre inférieure afin de faire taire son rire. Gentille moquerie. C'est le cas typique du mec à toujours prendre au second degré. Sinon, t'es mal barré. « Parce que tu t'inquiètes de l'égo des nanas au pieux toi peut-être ? Je croyais que tu t'occupais que de ta baise. » Absolument. Tu parles. Il fonctionne surtout avec la devise : je te baise, tu dégages après. Un exemple de romantisme affolant. Comme le dit si souvent Kauko : le sexe reste du sexe, l'après, ce n'est plus mon affaire. Ça marche à l'instinct grossier ce sujet-là. C'est con, normal, c'est humain (essentiellement masculin selon maintes théories). Sourire en coin, et il ingurgite une gorgée de son verre. « Détrompe-toi, le plaisir des femmes est mon unique préoccupation. » Baiser déposé contre la joue d'Ariel, et il reprend place, avants-bras posés sur le comptoir. Long soupir, et d'une voix blasée : « Un nombre incalculable de connes niaises gobent ces conneries faussement passionnées. » Et c'est tristement vrai. Beaucoup trop rêvent d'un pseudo Prince Charmant. Kauko est en mesure de leur offrir cette illusion, seulement le temps d'une nuit. Hélas le lendemain, notre cher connard revient au grand galop. Le salop dans toute sa splendeur, et il assume entièrement. « L’homme est une espèce égoïste, beaucoup trop idéalise à notre sujet. » Ce n'est guère pessimiste, c'est réaliste. Son avis le plus sincère, rare qu'il le partage d'ailleurs. Et il enchaîne, continuant dans sa lancée : « Faire croire à quelqu’un que tu pourrais l’aimer pour ce qu’il est, c’est d’une facilité déconcertante. » Verre terminé d’une traite. « L'humain aime le concept de l'amour, et non une personne. C’est déprimant, certes. Toutefois, avec les illuminés tellement ignorants, c'est idéal pour la baise. Toi t'es au parfum, pas eux. » Kauko est un homme bavard. Tu lui poses une question, il ne s'arrête plus. Il y a un mérite et pas des moindres : la conversation roule sans ennui à l'horizon. Plus il parle, plus il expose son jugement. Et bizarrement, il ne semble pas si optimiste qu'il en a l'air. Joni a les pieds sur terre, comme il a la tête dans les nuages. Drôle de mélange, c'est clair. « Et c'est moi la tarée ? Soit, venant de toi, c'est un compliment si je ne me trompe. » Il pouffe une énième fois de rire. « Je suis fou, soit. Et je t'emmerde. » Magnifique Kauko, celle-là, tu n'es pas allé la chercher bien loin. Ça ne vole pas haut. Qu'importe. Il s'en branle. Et il scrute un instant le visage délicat d'Ariel, beauté peu commune, s'éloignant tant des banalités lassantes. Il prendrait plaisir à la dessiner, honnêtement. Idem avec Maé. « C’est dommage qu’une telle lolita n’aborde que rarement un sourire. Les comics strips s’en désolent. » Non, ce n'est guère une avance ou autre connerie de ce genre. Simple compliment un brin fantasque, tel un gamin. Joni et ses changements radicaux. Il passe d'une discussion démontrant parfaitement son bord dégueulasse, à une phrase enfantine, douce. Faut pas chercher à comprendre. Il est tordu. Subissant une gestion des émotions (trop) particulière, éventuellement. C'est net : faut suivre la bête, ce n'est guère de tout repos, le rythme étant saccagé et élevé. Une putain de pile ambulante.
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Ariel Lutwidge Cheshire

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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptyVen 19 Aoû - 22:44

“ an end has a start ”


Je me marre bien, à regarder la masse humaine évoluée dans un endroit aussi impersonnel qu'une boîte de nuit. Je n'étais pas à la recherche d'expérience qui pourraient me rendre soi disant plus mature, ou me rendre compte de la chance que j'ai. Je fais partie des damnés. Condamnés et maudits à errer sans bute de part et d'autres de la planète, comme des fantômes. Des imitations de personnes, parce qu'elles ne sont pas complètes, pas vivantes. Il leur manque le truc. Il leur manque une raison, une raison d'inspirer au réveil et d'ouvrir les yeux. Lorsque le soleil passe au travers de mes stores, me réveillant d'un sommeil pénible, c'est là que le cauchemar commence, je ne veux pas me réveiller, jamais, je veux crever, lentement, surement et ne pas craindre ce lourd moment où je tire ma couette sur le côté et que je décide qu'il est temps de se lever. Il est temps de ne rien faire de ma journée et de n'attendre qu'une seule et unique petite chose : la fin. Éternelle insatisfaite, je ne fis que hausser les épaules à sa réponse. On se contente de la convention. D'un semblant de bonheur. On n'ose plus s'affirmer, on a peur de ne pas convenir aux attendes de la personne en face de nous, on se façonne un semblant de personnalité qui pourrait lui plaire et on s'autoproclame illusionniste professionnel. Quel gâchis pathétique. Je n'avais aucune raison de m'ouvrir les yeux le matin et m'extasier devant la beauté surfaite de mon jardin, je me fichais des conventions et ne décrochait pas un sourire, pas une parole en trop, car je n'aimais pas le mensonge, la superficialité du monde. Je me pensais parfois partisante de cette grande mascarade et puis je réalisais que je n'étais que spectateur quand je me rendais compte que Joni n'était pas si heureux qu'il le prétendait. Alors je lui souris, compatissante. Je ne me contentais de rien, tout était de travers, surtout moi. J'étais une belle erreur de la nature, comme j'aimais le penser. Parce qu'au moins, dans cette version, j'étais encore belle. Je ne ressemblais pas à ce dégueulis nauséabond que devenait ces adolescents, ces filles faciles qui se soulerait pour oublier qu'elle se réveillerai dans le lit d'un homme dont elles ne sauront pas le prénom. Ou pire. Au côté de quelqu'un qu'elles reconnaitront, et vivrons ce singulier moment de malaise dès qu'elles l'apercevront. Que j'étais contente d'être vierge. Ce n'était pas dramatique. « Je m'en porte nettement mieux. Je me dis ça dès que je te vois, toi et ton agenda de conquêtes. » Cynisme pur, sourire en coin. Je n'attends pas sa réaction et ingurgite encore la boisson frelaté qui ne me rendra pas plus gaie. Peut-être plus suicidaire. Je suis une douce habituée de l'alcool, derrière les apparences. Entre le verre de vin raffiné aux diners et la longue gorgée de gin pour digérer ce spectacle accablant d'une comédie humaine ratée. Tous des ratés. « C'est ça. » J'échappe un rire. Il ne se préoccupe de rien, aucunement de lui. Il m'embrasse sur la joue et je ressens une chaleur inhabituelle sur ma peau. Je n'aime pas le contact. Ça me semble commandé, ce n'est pas naturel, on pénètre dans ma zone de sécurité et je prends peur. Mais cela reste Joni, alors je le pardonne et mes lèvres forment un sourire imperceptible. Les contes de fées sont des fantaisies, elles devraient arrêter de se mentir et comprendre la vérité. « Des connes. » me contentais-je de lui répondre en haussant les épaules pour la énième fois. Je suis désintéressée de tout, de la vie, et ça me plait comme ça. Je l'écoute, il finit son verre. Alors je le regarde, silencieusement. Je finis le whisky et fait un signe au barman. « J'offre la prochaine. Pour te donner l'impression que l'homme n'est pas égoïste. Il faut juste attendre que son espoir se brise et il sombrera. Réaliser qu'il va sombrer seul, sans couple, sans enfants, avec sa main pour satisfaire ses envies. C'est tout. » Je ne cherche pas à imiter ces pétasses qui se prétendent philosophes. Je crache la vérité à leurs sales gueules et tourne les talons. Sans regrets. J'ai pas le cœur gros pour ces conneries là, j'ai pas de cœur, je me le suis arraché et je l'ai caché, sans plus jamais le chercher. Je me défonce avec des injections de pensées morbides pour remplir le vide et finit en beauté avec un faux sourire. « On est tous au parfum. Certains sont juste aveugles, Joni. » Je détourne le regard et observe le reste de l'endroit. Des filles qui dansent, des garçons qui cherchent une proie, des couples tout juste formés qui ont l'air de baiser sur les canapés. Le monde ressemble à une orgie mal foutue. Une orgie mal baisée, qui nous laisse un amer souvenir et une brulure dans la gorge, d'avoir vomi notre malheur. Nos verres arrive. « Santé. » Santé à notre folie, célébrons-là, car cela semble être encore la seule chose un peu limpide chez nous. Je bois une gorgée alors qu'il reprend la parole. Je porte mes yeux sur lui et penche la tête. Je lui fais un prétendu et doux sourire et m'exclame d'un ton mélodieux que « De toute façon, les comics strips ne vendent plus que des pornos, non ? » Je prend une cigarette et l'allume, aux diables les règles. La fumée s'envole délicatement, nous englobant dans cette atmosphère si particulière. Je n'aime pas sortir, je me rends compte de beaucoup trop de choses, cela fait beaucoup trop de mal. Je n'ai pas mangé de la journée, sauf une barre de céréales, comme à mon habitude, l'alcool me fait doucement tourner la tête. Cette minceur est naturelle, cette maigreur est, elle, maladive. Contrairement à tout ce que l'on pourrait penser, je n'ai pas envie de m'en sortir, j'aime me retenir de m'alimenter, ça donne un but à ma journée. Quand mes organes seront trop à l'étroit dans un corps qui ressemblera à celui d'une masse informe, je serais tranquille. Je verrais enfin la fin. Elle sera enfin assez proche. Il ne me restera plus qu'à l'attraper, comme un couteau de boucher vengeur. Je me vengerais en m'ôtant la vie : je n'ai jamais demandé à naître. Ce monde est trop immonde pour le vouloir.
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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptySam 20 Aoû - 0:57

“ Comic strip. ”

Putain d'endroit. En réalité, ce n'est guère des lieux qu'il apprécie fréquenter, même s'il en a la gueule. Il aime le mouvement brut, rave party et compagnie. Cela dit, une soirée simple entre amis lui convient parfaitement parfois. Ou juste : regarder la télé en commentant un film à la con, avec un Maé amorphe à côté de lui. Cependant, où Kauko débarque, l'animation se met en marche. Il est une fichue fanfare à lui tout seul. Toujours un truc à raconter, une connerie à exécuter, une blague vaseuse à jeter. Son imagination est sans fin à ce sujet-là. C'est limite terrifiant à la longue. Certes, surtout fatiguant. Ce mec porte en lui assez d'énergie pour illuminer une maison, voir carrément un quartier. C'est surement une question de dope encore. La coke active l’organisme. Seules les doses d'héroïne le calme. Effet inverse. Le cœur reçoit des signaux contradictoires, et il lâchera au bout du compte. A force de s'activer, se ralentir successivement, à en perdre la raison. L'engin suit plus l'esprit, c'est logique. La panne fatale est prévisible, et elle s’annoncera sous peu, à la casse ce cher Kauko. Amen Joni, content de t'avoir connu, fallait pas déconner mec. Tragique or réaliste. Qu'importe. C'est la vie. On né, on enchaîne les merdes, on crève. Et la boucle est bouclée. « Je m'en porte nettement mieux. Je me dis ça dès que je te vois, toi et ton agenda de conquêtes. » Il pouffe de rire, encore et toujours, balançant son pseudo-bonheur à la figure d'Ariel. Ne comprenant guère une pareille conclusion. Une existence dénuée de sexe : parfaite définition de l'enfer, en ce qui le concerne. Le plaisir charnel est une sorte de libération dégueulasse. D'une utilité étrange. « La célébrité est difficile au quotidien. Que veux-tu, je suis un homme très demandé. » La vantardise n'a jamais tué personne, soit. Il pourrait rajouter que les nanas et les mecs lui sautent nues dans les bras, également. Histoire d'aboutir l'égocentrisme à son maximum. Faudrait lui rappeler parfois : Joni, tu n'es pas le centre du Monde. Cependant, t'as beau lui répéter, cela n'y changerait pas grand chose. Têtu, une véritable mule en action. L’assommer est une option envisageable, certes. Enlever les piles, en mode off, ce serait reposant de temps en temps. Hélas, ce n'est guère possible. Il faut le prendre comme il vient, dans son intégralité. Ariel laisse échapper un rire, ce qui fait sourire Joni. Semblant surprise par le léger contact. Elle est mal barrée. Kauko et sa fâcheuse tare à toucher la moindre personne à ses côtés. Ça, c'est aussi une question d'habitude. Monologue de Joni écoulé, elle commande deux verres, geste qui lui plaît. « J'offre la prochaine. Pour te donner l'impression que l'homme n'est pas égoïste. Il faut juste attendre que son espoir se brise et il sombrera. Réaliser qu'il va sombrer seul, sans couple, sans enfants, avec sa main pour satisfaire ses envies. C'est tout. » Il soupire, se grillant une énième gitane. « Nous sommes éternellement seuls, paumés, dans la névrose, dans la décadence, ou dans le bonheur. Rien à battre. La solitude est omniprésente, du début à la fin. Hélas. » Sourcils se soulevant un instant. Bref coup de blues qui le transperce. C'est honnête, Kauko était, est et sera, toujours seul. Sinistre fatalité. Les connaissances qu'il accumule, ce n'est rien en fait. Qu'un simple besoin égoïste de se sentir aimé, c'est faussement réconfortant, dirons-nous. « L'entourage est la foutue illusion du contraire. Mais, ça ne reste qu'un leurre. » Et il crache la fumée vers le plafond, souriant ensuite. « Quoi qu'il en soit, j'admire ta charité. » Et les whiskys débarquent enfin. « Santé. » Il s'esclaffe en cognant son verre contre celui d'Ariel. « A cette putain absurde qu'est l’illusion. » Courte gorgée avalée pour clore ceci. Des grands malades, à l’apparence d'ivrognes du village sur le moment. Ils ne dansent pas, ils ne font guère la fête telle la troupe décadente derrière eux, toutefois à quoi bon ? Pour se mélanger à la masse répugnante et en sueur, accessoirement. Joni l'aurait fait, s'il n'y avait pas Ariel. Elle change la donne. Sa compagnie étant beaucoup plus agréable qu'une éventuelle pétasse à sauter contre la porte des chiottes glauques, c'est net. Ses pieds tapent le tabouret, ça recommence, irrépressible envie de bouger. Comme un gosse commençant un caprice. Comparaison sans sens, ouais. « De toute façon, les comics strips ne vendent plus que des pornos, non ? » Froncement du nez, risette en coin. « Ariel, grande consommatrice de comics strips pornographiques, à ce que j'entends. » Toujours aussi chiant, cela va de soi. Et il en a évidemment conscience.
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Ariel Lutwidge Cheshire

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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptyLun 22 Aoû - 22:08

“ an end has a start ”


Des virus. Des maladies incurables que l'on cherche à éviter. Des putains de parias assez cons pour rester en vie. On attends là, nos pieds se décollant du sol et de la réalité sur nos tabourets inconfortables, les doigts autour d'un verre qui n'a pour but que de nous faire oublier la douleur. L'important, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage. Et même quinze centimètres semblaient pénible avec l'alcool que j'avais dans le sens et mon estomac vide. Les vertiges me prenaient, ainsi qu'une bouffée de chaleur, sans pour autant rien laisser paraître. C'était toujours pareil. Ne jamais rien montrer et ne pas se laisser atteindre, que ce soit pas une déclaration de guerre nucléaire ou un problème d'adolescente anorexique. Tout a la même valeur : aucune. Tout est fait, refait, pour éliminer chaque bosse, chaque trou, que notre vie soit une surface lisse et parfaite. Moi le soucis, c'est que je suis sur une pante raide, à quatre-vingt dix degrés. Et je ne m'accroche pas, je glisse, et j'ai pas le filet du trapéziste pour me sauver. Je m'élance dans les airs, et il n'y a plus rien. Plus de bruit, plus de personnes, des étoiles à perte de vue. Et plus rien. Je pourrais tendre les bras, personne ne me rattraperait. La gravité me rappelle et maintenant, tout ce que j'attends, c'est de m'écraser, lamentablement. Que cette perte de sens soit terminée et que je repose en paix, pour une fois. Je lève les yeux au plafond. Noir, comme tout le reste. Aucune place pour mes étoiles. Peut-être que c'est ici, les enfers. Et l'autre con qui plaisante. Je réponds vaguement, j'ai décroché. Je suis sure qu'il a rit, comme d'habitude, je ne l'ai pas entendu. Comme le reste, ça a perdu son sens. Il ne rit pas parce qu'il est heureux. Il rit parce que ça fait bien. Balancer un faux bonheur aux gens pour les dégouter encore plus de leurs vies misérables. « Je n'en doute pas. » Sourire brisé. Connard. Menteur. Ne mélangeons pas tout. C'est comme s'il tentait de se prouver quelque chose à lui-même, aussi, qu'il était capable d'être content dans son train de vie, comme tout le monde. C'était qu'un putain de tox aux rêves brisés qui s'accroche. J'y ai cru, mais il a admit qu'il n'était pas heureux. Je tire sur ma cigarette et savoure la fumée qui me transperce les poumons. Une latte de plus vers la mort. Une taffe vers l'extase. Vers la fin. Mais avant cela, tout finissait par être percé à jour, comme si cela nous amusait de découvrir la vraie nature des gens. Ceux qui vous paraissent biens sont en fait dégueulasses et ceux qui vous paraissent mauvais le sont tout autant que les autres. On est tous des pourritures et on ne veut pas l'admettre, parce que ça nous ferait trop chier de voir dans quoi on vit. On nage dans le bonheur de se noyer. « Si t'es seul, tu peux pas heureux. T'as pas assez écouté les médias toi. Et si t'en a rien à battre, pourquoi tu me sors un vieux « Hélas » regarde les choses en face Joni, t'aimes pas être seul et t'as peur de l'être. T'as peur d'être inintéressant et te faire chier toi-même.» Films, musiques, des âmes sœurs qui se trouvent, des couples qui se remettent ensemble, des ruptures sur un album suivi d'un éloge à l'amour. Connerie pure. 6,890 milliards de personnes sur cette foutue planète et on trouverait quelqu'un, dans le peu de temps de notre existence, pour crever avec nous ? On cherche un faire-valoir, quelqu'un pour nous dire qu'on est beau le matin, quelqu'un qui sera là quand on rentrera à la maison après une dure journée, quelqu'un qui nous emmène sortir, voir des gens. J'ai pas besoin de ça. J'ai besoin de quelqu'un qui me dira que je ne suis pas en train de devenir complètement tarée. J'avais l'impression que le monde était un kaléidoscope brisé. Un truc beau, déglingué par terre en mille morceaux. C'était comme si quelque chose s'était cassé, d'un coup. Et alors que j'entends les paroles de Joni, soufflant la fumée de sa gitane, je me dis que c'est sans doute quelque chose en lui qui a du déraillé. C'est pas de la charité de lui offrir un verre, la charité ce serait de lui acheter du bonheur. La chose qu'on ne sait où trouver. « Un plaisir. » Je ne ne souris pas et nos verres teinte d'un bruit aigu qui surplombe le bar pendant une seconde, avant que l'alcool vienne une fois de plus couler dans nos gorges goudronnées. « C'est ni la première, ni la dernière des salopes que tu rencontreras. » Triste réalité entre deux gorgées. Des putains, on en trouve partout et cet endroit en est bondé, il n'y qu'à arrêter la première personne qui passerait près de nous, puant le parfum bon marché. Je retire sur ma cigarette, ce qui ne fait qu'accentuer mon malaise. Ne pas boire à jeun, j'aurais du retenir la leçon. Mais je continue. Parce que je veux continuer à boire. Mais je ne veux certainement pas m'alimenter. Je soupire à sa remarque. « Tu sais très bien ce que je veux dire. » J'esquisse un faible sourire, qui aurait sans doute du correspondre à un rire franc chez les gens normaux. Je ne m'étais jamais considérée comme à part, mais à force de regarder la triste réalité, j'aimerais me dire que je n'appartiens pas à ces gens là, que je suis différente, parce qu'ils me donnent la gerbe.
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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptyMar 23 Aoû - 23:14

“ Comic strip. ”

Et ça le tiraille, lui brise le cœur, l’âme, même les valseuses. Putain de douleur. Sa vie en elle-même n’est qu’une fichue aberration. Demeurant au sein du cruel domaine de l’absurde. La comédie… Dieu qu’elle est lourde à porter, l'échine se courbe parfois. Il semble glisser grâce à cela en toute tranquillité. Tu parles. Ça le bouffe également. Kauko ne s’en sortira donc jamais ? Qu’il s’exprime ou qu’il cache cette souffrance, le résultat est le même : il sombre. Abysse impénétrable, gouffre interminable. Normal qu’à la longue : l’envie d’aller se flinguer loin d’ici, lui traverse le crane minimum une fois par jour. En vérité à chaque réveil, il chavire brutalement, Joni se suggère la fin. Triste fatalité. En tant qu’éveillé, il en bave. Lors de ses sommeils, les cauchemars brisent son pseudo-réconfort naturel. Déjà qu’il dort peu, ce problème diminue considérablement sa dose avec Morphée, tellement courte en règle générale. Inconsciemment, il évite de dormir faute d’images violentes lui transperçant l’esprit. Subconscient torturé ; chimiquement dominé. C’est infernal ce bordel insondable. Et cette plaie béante semble n’avoir aucune limite, sans fin, elle continue sa route. Écrasant sa conscience, sa morale, annihilant ses sentiments. Il terminera tel un ectoplasme palpable. Une fois ce résultat malheureusement atteint, Kauko appuiera sur la cachette, dénué d’une quelconque hésitation. Plutôt réellement crever qu’errer en foutu mort-vivant. Avec un peu de chance : la dope l'assassinera avant. Par surprise, dose trop concentrée d’héroïne, coke beaucoup trop pure, et bam, adieu la population infâme. C’est moche, hélas, c’est la vie qui veut cela. Elle te pousse à bout cette garce, jouant avec tes nerfs. Pure vérification d’un détail : capable d’endurer cela jusqu’au bout ou pas ? Joni affirme sa réponse toutefois en secret. Non, il n’est guère apte à subir pareille horreur aussi longtemps. Faiblesse à ce niveau. Le Monde est fou. En un sens, Kauko est peut-être un être d'une rare lucidité, prêt à s'ôter le souffle afin d'éviter d'exister en parfait masochiste. Contrairement à bon nombre d'individus qui préfèrent en pâtir des années durant, pour jouir d'un seul moment où le bonheur véritable s'offre à eux, se complaisant au sein des illusions, éventuelles possibilités, le reste du temps. Qui sait ? Les notions peuvent être inversées, tourbillon diabolique. L'endroit est l'envers. L'envers est l'endroit. Qu'importe en fait. Joni est paumé entre la frontière séparant ces deux choses distinctes. Exilé entre le rêve et la réalité, un abandonné parmi leurs pénombres. Une putain de traitre également, passant son temps à mentir, à mystifier. Il se perd lui-même ; s'égarant dans ses affabulations puant une joie construite de toute pièce. Qui est vraiment Kauko ? C'est une bonne question. Joni se connait grâce aux scènes, masques, qu'il crée constamment, et à son mutisme dévorant. Mis à part cela, c'est vague, indécis, indescriptible. L’identité, la façade est là, le derrière demeure un mystère des plus cabalistiques. On pense savoir pratiquement tout à son sujet, hélas, ce n'est qu'un leurre pareillement. Joni a jadis découvert ce vice de conception humaine, pour son plus grand déplaisir. Se connaître soi-même est impossible donc. Et putain il en paye les frais depuis gosse. Connasse d’énigme, puisqu'il n'y a guère de réponse à la clé. Admettre ça : c'est concevoir d'être embarqué par les ombres, et ce jusqu'à le point de non-retour. L'ignorance est caractéristique à la vie. Du moins, Kauko confirme ce jugement avec ardeur. Et hélas, il y pense en connaissance de cause. C'est bel et bien mort.

« Je n'en doute pas. » Il pouffe à nouveau de rire. Le plus dramatique dans cette histoire : Kauko a effectivement un carnet plan-cul parfaitement rempli. Enfin quoi qu'il en soit : cela ne prouve qu'une chose, Joni n'est qu'un connard d'enchanteur. Toujours en quête d'une nouvelle proie à embobiner pour qu'elle se retrouve entre ses bras, ses draps. Baiseur ignoble. Longue latte sur sa cigarette. Joni et ses gitanes, une histoire d'amour. Ce mec semble avoir une clope greffée entre les lèvres. S'apprêtant à balancer une énième remarque déplacée et désobligeante, il est cependant coupé par Ariel. « Si t'es seul, tu peux pas heureux. T'as pas assez écouté les médias toi. Et si t'en a rien à battre, pourquoi tu me sors un vieux « Hélas » regarde les choses en face Joni, t'aimes pas être seul et t'as peur de l'être. T'as peur d'être inintéressant et te faire chier toi-même. » Et paf. Prend toi ça en pleine gueule Kauko. Comme un électrochoc, le discours lui arrache les tripes. S'en suivant ainsi un long silence inhabituel chez lui. Ce n'est guère la peur d'être inintéressant, c'est le manque d'attention qui l'achèverait surtout. Besoin d'être sur le podium, d'être remarqué. Afin d'essayer de combler ce vide constant, ce sentiment d'une solitude éternelle. Même si ses espérances sont vaines. Joni s'acharne à cette tâche périlleuse, et évidemment... Perdue d'avance. Point sensible touché. Il crache un « Putain » de diversion, frottant doucement sa tempe. « L'alcool commence à employer ses flux et reflux démoniaques. » Changement direct de conversation, celle d'auparavant le foutait (trop) mal à l'aise. Il s'avère par contre un brin saoule, le mélange avec ce qu'il s'injecte en supplément, accentue aussi les symptômes du liquide des Dieux, c'est une évidence. Et pourtant, il accepte volontiers le verre commandé par une Ariel généreuse en cette funeste soirée. Au stade où il en est, ceci n'a plus d'importance. « C'est ni la première, ni la dernière des salopes que tu rencontreras. » Pas faux. Il scotche un sourire en coin, jetant un élémentaire : « J'ose l'espérer », d'un ton léger. S'agitant contre le haut tabouret, Joni avale d'un trait son whisky. Stressant d'être planté là, sans concrètement bouger. C'est dingue cette sorte d'hyperactivité hors du commun. Pire qu'un môme. « Tu sais très bien ce que je veux dire. » Bien entendu. Il apprécie juste emmerder son prochain. Nouvelle fois : pire qu'un môme. « Autant utiliser, pour conclure, ce fameux et très con proverbe populaire : qui aime bien, châtie bien. » L'excuse typique. Il plus facile de se faire pardonner plutôt que demander la permission. Joni soulève fatalement sa carcasse, posant ses deux pieds à terre, clope toujours en position, à la bouche. « J'exige qu'on dégage d'ici. Allons flâner, à la belle étoile, tels des gamins aliénés. » Sa tête bascule de droite à gauche, sautillant quelques instants. Rassemblant un morveux en court caprice. Ridicule, spécifiquement l'effet recherché. Puis, il s'en branle comme de l'an quarante d'être grotesque. Ça l'éclate limite. Néeamoins, cet endroit assurément l’oppresse. Irrépressible envie d'aller faire fonctionner ses jambes. Juste se remuer. Il emmerde l'état atone.


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Ariel Lutwidge Cheshire

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MessageSujet: Re: « BUBBLE WITH ME »   « BUBBLE WITH ME » EmptyMer 24 Aoû - 1:37

“ an end has a start ”


Le monde commençait doucement à tourner, chavirer comme mon cœur chavirait dans l'alcool qui coulait dans mon organisme tel une douce mélodie. Pourtant, tout ce que j'entendais autour de moi ressemblait aux rires démoniaques et cruels de l'enfer incessant dans lequel nous étions constamment plongés : l'humanité. Ma tête est prise dans un étau que l'on resserre sans cesse sous la pression. On doit être bien, parfaits, sans un cheveu qui dépasse et j'ai envie de craquer, de balancer des balles dans les cerveaux empoisonnés de tout ces connards qui dansent comme une masse informe et monstrueuse qui me dégoute tellement, que je m'en crèverais bien les yeux. Je veux me sentir comme sous la douche. L'eau glisse sur mon visage et je ferme les yeux, et je me bouche les oreilles, et puis ça arrive. Le calme. J'entends les bruits d'un orage presque, et c'est magique, rien ne me dérange et sans voir les limites de la cabine de douche, je jurerais que je suis dans un espace blanc et infini, libre, et je jurais qu'il n'existe même plus de sol sous moi. Et je me sens bien. La réalité revient, cette salope nous rattrape toujours trop vite, comme un vice que l'on tente d'oublier et nous nargue, incessamment. 'tu ne pourras jamais te débarrasser de moi' qu'elle dit, qu'elle répète, qu'elle crie, qu'elle hurle. Tout ce que je veux faire, c'est de lui jeter tout l'air de mes poumons et l'engueuler, cette putain de réalité, la traiter de pute et lui scander pourquoi, jusqu'à obtenir une réponse plausible et non une formule pathétique et fade telle que 'ta vie est faite ainsi.'. Connerie pure. On aura jamais de réponse et ça nous ferait sérieusement mal au cul d'admettre que chaque seconde de notre piètre existence est vouée au néant pur. A la place du cœur, j'ai fini par avoir un trou noir géant, froid et je me plaisais avec cette plaie qui ne cicatrisait jamais. Je n'avais pas l'opportunité de frôler l'amour, il se faisait toujours envoyer dans une autre dimension. Aucun bon sentiment, aucune souffrance. Et tout semblait parfait. Mais tout n'est qu'apparence et je ne peux que le souligner lorsque proverbe Kauko changer habilement de sujet de conversation. Sourire en coin. J'ai trouvé la vérité et ça le tuerait de l'admettre. Comme une remontée de bile acide dans la gorge, prête à brûler les cellules de nos organes, la vérité nous arrive sans prévenir et nous détruit de l'intérieur. Tout les jours. Chaque putain de jour à la con. Et le pire, c'est qu'on doit accepter notre sort sans se plaindre, sans rechigner, parce que ça fait mauvais genre. Non, on doit être heureux. Je ne sais même pas ce que cela signifie. La musique me donne le sentiment de m'abrutir, je me sens soudainement molle et j'ai envie de m'allonger quelque part, d'attendre de mourir là en sentant le vent embraser mes cheveux et soulever ma veste, d'envoyer valser mes chaussures, mon sac et peut-être même mes habits, et finir sur une plage en sous-vêtements, fondre dans le sable et savourer une dernière fois le contact avec la terre, avant de m'ensevelir doucement, sous tout le goudron que l'on va poser. Foutus humains qui veulent ruiner ce qu'ils ont. Je ne veux pas être là pour voir ça. Un gâchis monstrueux et écœurant. Il s'agite et je reste impassible, ses mots semblent loin et mes yeux deviennent vitreux. Je ferme les yeux une demie-seconde, rien ne change et je devine que le whisky s'empare de moi, me transformant en une bombe à retardement. Mon estomac se tord, me rappelant qu'il est vide depuis des jours, mon alimentation étant basée de thé, de whisky et de yaourt blanc, sans sucre. Alors je finis mon verre d'une traite et fait taire les voix, le bruit, plus rien n'existe et je m'aperçois à quel point je suis seule. J'ai envie de fondre en larmes, mettre ça sur le compte de l'alcool, qui me fait vivre en avance lente, une impression de slow-motion. Dans ce capharnaüm silencieux, j'entends les exigences de Joni. Le bar me revient en pleine gueule et j'encaisse la souffrance durant un moment, avant de lâcher quelques mots, d'une voix fatiguée. « Si monsieur l'exige. Allons tenter d'attraper les étoiles, en vain. » Oh, ça, elles savent nous faire rêver ses salopes. Je saute du tabouret et sent le sol se dérober sous mes jambes maigres alors qu'il commençait le trajet, qui me semblait soudainement périlleux jusqu'à la sortie, je m'accroche à son bras dans un geste désespéré et éméché. Je me raccrochais à lui, dans ce lieu bondé qui ne me faisait que voir à quel point je n'étais rien. Je sortirais d'ici plus blessée qu'à l'entrée. Mais Kauko était là, et pour la première fois, j'avais besoin de le sentir, que quelque chose me tenait encore ici, que je n'irais pas courir au pont le plus proche en insultant la terre entière. Je ferme les yeux et me laisse guider par ses pas, me justifiant. « Je me sens pas bien, j'ai pas mangé. » Plus qu'il ne faut dire, j'ai le sentiment que rien n'est plus pareil après ce soir, pour lui et moi. J'ai trouvé son secret, et je venais de lui livrer le mien sur un plateau plaqué or en toc. Nous les savions et ne dirions pas un nom. Nous ne cherchions pas à résonner, nous voulions oublier la raison et devenir encore un peu plus fous, faire passer la douleur insupportable que nous faisait vivre notre quotidien. Oublier que nous, les maudits, ne serions jamais maudits. Oublier que bientôt, nous ne chercherions même plus à l'être. Oublier jusqu'à nos prénoms dans ce bordel et se perdre dans l'infini.
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